2024-11-25
Langon : le centre de santé communautaire répond à des besoins mais manque de soutien financier
Le Centre de santé communautaire a ouvert le 2 mai 2024 dans l’ex-Poste, avec trois médecins généralistes, deux accompagnatrices sociales, un orthophoniste et deux accueillantes.
Par Gwenaël Merret Publié le 11 nov. 2024 à 11h27
« C’est la première structure de ce type en milieu rural, les neuf autres qui existent en France sont toutes en milieu urbain », soulignent Mathilde Boursier, l’une des salariées de l’association Sentier en Santé (SenS) et Viviane Barbu, bénévole. Le Centre de santé communautaire a ouvert le 2 mai 2024 à Langon (Ille-et-Vilaine), au rez-de-chaussée de l’ancienne Poste que la commune a réaménagé. Il accueille trois médecins généralistes, deux accompagnatrices sociales, un orthophoniste et deux accueillantes.
Santé et social
« L’idée de départ est l’envie de croiser les compétences pour répondre à plusieurs problématiques : la démographie médicale, les enjeux sociaux, la mobilité, l’accès au droit… Et d’y travailler entre salariés et bénévoles », poursuit Mathilde Boursier. Le projet naît en 2018 « de la rencontre de professionnelles du sanitaire et social » qui échangent sur leurs pratiques et formulent l’envie de travailler ensemble « en milieu rural ».
Des fragilités dans le Pays de Redon
Elles pointent le Pays de Redon où elles perçoivent « une nécessité », et « un riche tissu associatif ». En lien avec Redon agglomération et son Service d’animation territoriale de santé, est organisée une réunion où elles présentent leur projet aux communes intéressées. Ce sera Langon. L’association est créée en janvier 2020. Les porteuses de projet dépassent les frilosités de départ de la municipalité par l’engouement de la population, qui se révèle dès le début du travail de diagnostic. « Nous avons multiplié les rencontres en porte à porte, les permanences lors du marché… Les habitants ont bien répondu à notre projet. »
Le diagnostic conforte les futures salariées de la pertinence de leur projet : « Nous avons relevé une fragilité de la population et une mortalité prématurée due au cancer, aux maladies cardio-vasculaires et aux addictions. Il y a aussi des problèmes d’accès aux droits avec des gens sans complémentaire santé. Nous avons été surpris de recevoir, dès l’ouverture, beaucoup de demandes autour de l’accès aux droits. »
Quarante bénévoles actifs
La municipalité a accompagné le projet en aménageant l’ancienne Poste. « Les travaux ont pris du retard. » Au lieu d’y entrer fin 2022, le Centre de santé communautaire a ouvert en mai 2024. « Les bénévoles se sont impliqués bien avant. » L’association compte plus de 60 adhérents, dont « une quarantaine de bénévoles actifs ».
Au sein de la structure, les salariés partagent « les tâches de coordination, de gestion… et de ménage ». Tandis que des bénévoles assurent des « mandats administratifs, de ressources humaines, de gestion financière, de liens avec les élus ».
Consultation médicale d’urgences
« Nous réservons la moitié de nos créneaux de consultation médicale aux urgences, sans critère. Nous réservons les rendez-vous de suivi classique aux personnes sans médecin traitant qui vivent jusqu’à une douzaine de minutes de Langon. » Soit des habitants de Langon, La Chapelle-de-Brain, « la moitié de Renac », Sainte-Anne-sur-Vilaine, une partie de Massérac. « Ce sont des rendez-vous pour lesquels il y a deux mois d’attente. Ce qui nous permet de donner la priorité aux patients qui n’ont pas de médecin traitant, et qui n’ont pas vu de médecin depuis longtemps. »
Les départs de médecins non remplacés conduisent des personnes atteintes de maladies chroniques à arrêter leurs traitements… « Mais les problèmes ne se résorbent pas avec le temps. Quand ils nous consultent, nous reprenons les choses, et il y a parfois beaucoup à rattraper. »
Espace de vie sociale
On l’a compris, le centre de santé communautaire ne se limite pas à la santé. Il est reconnu par la Caisse d’allocations familiales (CAF) comme Espace de vie sociale. Un lieu d’accueil où les bénévoles proposent des activités propices aux rencontres, concourant au bien-être général. « La Région Bretagne nous a aussi soutenus en finançant notre diagnostic territorial, ce qui nous a ouvert des portes. » Les usagers du centre communautaire de santé y trouvent leur compte : « Des gens sont parfois surpris de venir pour une consultation et de découvrir notre espace d’accueil où on leur propose un café. » On trouve aussi des livres, des jeux pour enfant…
Par Gwenaël Merret Publié le 11 nov. 2024 à 11h27
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